Mamihlapinatapai

Spoiler:

Il avait certainement pris la mauvaise bifurcation quelque part. Il pleuvait. Et il était complètement perdu. Pourquoi, mais pourquoi est-ce qu'elle avait l'air aussi désolée? Qu'est-ce qu'il avait manqué dans l'enchainement des mots et des réactions?

Sa main droite ne devait plus être d'un grand secours. Pas de geste brusque. Rajuster sa prise et aller chercher l'autre bras, dans un seul mouvement, pour ne pas affoler, encore. Les voilà de nouveau à égalité, les doigts sur les coudes de l'autre. Une petite, toute petite pression, pour qu'elle le regarde.

"C'est correct. C'est correct."

Il n'avait jamais voulu lui faire peur, mais maintenant, il se rendait bien compte qu'il l'avait terrifiée. D'où sortait-elle donc pour avoir aussi peur d'un pimp de cent livres? A vouloir le bien du plus grand nombre, les individualités peuvent se retrouver chiffonées, piétinées par le troupeau qu'on essaye de mener loin de la falaise.
A lui d'être désolé, tiens. La pluie faisait décidément un drôle de son.

Spoiler:

Si, il avait pris la mauvaise bifurcation, simplement, il ne l'avait pas fait dans son discourt.

Aucun signe d'anticipation de rage de la part de Big Daddy. Il ne l'avais pas frappé. Elle, elle restait là. Elle n'osait pas se lever et partir -en fait, elle n'en avait pas envie- et surtout, pas la lâcheté. Pourtant, elle ne trouvais pas plus de courage pour pouvoir faire quoi que se soit d'autre.

La petite se laissa manœuvré sans émettre la moindre résistance. 

"C'est correct. C'est correct."

Cela pris un moment, mais elle fini par bouger de nouveaux. Elle ne perdit pas de sa nervosité et n'en accumula pas plus. Elle leva la tête.

Aurélien, aussi inapte qu'il crois qu'il soit, fessait 100 livres. 100 livres, c'était bien assez.

https://www.youtube.com/watch?v=sc52XOOUDjU

Pourquoi s'arrêter en si bon chemin?:

Une fois toute vanité mise à part. Quand ce n'est plus une question de fight or flight. Quand on accepte le regard de l'autre comme miroir. Quand on ne tire plus aucune gloire de la peur que l'on inspire. Alors que reste-t'il?

Un miroir avec autant de miséricorde qu'une flaque d'eau dans laquelle s'écrasent encore les grosses gouttes de l'orage. Voilà, voilà, c'est toi, tu es content?

Il pouvait toujours laisser embarquer les anciens réflexes. Il pouvait facilement retomber dans les modes de comportement, d'interaction, qui lui étaient familiers. Tous ses outils étaient à portée de main. Mais, curiosité ou un petit fond de masochisme, il préféra laisser les choses en l'état. Voir où menait ce drôle de chemin cahoteux. Tant pis s'il trébuchait, ne s'était-il pas toujours relevé?

Une autre impulsion, infime. Pour qu'elle se lève. Si ils se retrouvaient à la même hauteur, peut-être son reflet dans le miroir serait-il moins difforme.

La frêle jeune femme ne voulais pas se lever. Elle ne voulais pas se mettre en position moins détendu. Les positions assissent n'entrainaient pas au combat. Elle ne voulais aller nul part. pas tout de suite, pas maintenant. Non.

Elle n'émit aucune résistance et fut sur pied à la vitesse qu'il l'incita. 

Puis, Angela décida de ne rien dire. Elle était trop occuper à respiré et à se calmer. Elle se senti mal à l'aise pendant une fraction de seconde. Ses doits bougèrent de quelques millimètres, un réflexe. Le sol était le même.

Qu'est-ce qui était en trin de se passer?

Spoiler:

Quand on a déjà donné tous les signes de bonne volonté, posé toutes ses armes, qu'est-ce que l'on peut faire de plus? Il avait envie de la voir quitter son attitude de petit animal traqué.

Il restait les mots, les histoires. Il pencha légèrement la tête, s'approchant un peu, il n'avait pas l'intention de parler fort.

"Est-ce que j'ai été si terrible avec toi?" Sa voix est basse, à peine audible, pour qu'elle se concentre sur ce qu'il dit, pour qu'elle oublie d'avoir peur. "Moïse... Moïse a fait sortir les Hébreux d'Egypte, où ils étaient esclaves. Il les a fait traîner dans le désert pendant 40 ans. Il leur avait promis la terre où coulent le lait et le miel, mais il les a fait niaiser pendant 40 ans. Et il leur a donné la Loi. Parce que ça prenait au moins tout ce temps pour faire d'un peuple d'escalves un peuple de maîtres. Regarde-nous. Nous sommes, pour la plupart, nés dans des trous puants, entre des murs en béton. Notre seule culture, c'est les peurs de nos parents, de nos grands-parents. Ça ne va pas être drôle, mais il va falloir se taper un bon bout de désert, redevenir des maîtres, pas des esclaves. Je ne suis pas Moïse, attention, je n'ai aucune... accréditation divine. Avoir le choix, je serais le roi David, le petit berger qui a tué un géant pour devenir roi. C'est un peu ce que j'ai fait, dans le fond. Enfin, je fais ma part. Voilà."

Fin de l'histoire. Time to break the spell. Sa main droite avait lâché le bras d'Angela et il avait passé son pouce sur la joue de la jeune fille.

-Est-ce que j'ai été si terrible avec toi?

Il y avait des lois non écrites, et un paquet de règles sous-entendu qui interdissait qu'on dise ce genre de chose. Comme demander pour quoi on n'était pas toujours ainsi. Comme pointer du doit une faiblesse ou une attitude et poser une question dessus. C'était étrange, sa ne se fesait pas. C'était d'autant plus bizard lorsque c'était le Pimp qui soulignait sans qu'il n'y est de danger pour la petite qu'elle le trouvais menacant.

Les gens avec autant d'éloquance, les gens aussi redoutable, elle n'en avait pas l'habitude. Tout ce qu'Aureliens disait, elle l'enregistrais, le comprenait et ne pouvais faire autrement qu'agréer. 

Résolu, la petite opina avec un peu plus d'assurance.

-J'comprend.

Elle se leva en passant son sac sur ses épaules. Elle tortilla le ruban de son sac.

-...J'vais être dans l'déchiqueteur.

N'ayant jamais été pousser à la maïeutique par ses parents, le simple fait qu'une personne autre qu'elle la pousse à l'introspection et à l'analyse du contrôle la scociété était plus ou moins déstabilisant. Surtout que c'était pour elle son futur enplois...

"Le déchiqueteur? Oh, le broyeur! Je me demande combien de temps ça prendra pour qu'on appelle encore cet endroit comme ça sans savoir d'où ça vient."

Fin de l'épisode, semblait-il. Soit. Qu'on ne vienne pas dire qu'il gardait les gens contre leur grès.

"Quoi qu'il en soit, si tu as des informations, si tu as des questions, si tu as envie de parler, si tu as besoin de parler et même si tu te sens seule, ma porte t'es toujours ouverte. Cela veut dire, la porte de mon bureau et la porte de chez moi. Sans aucun lien ni condition entre les deux."

Plus aucun contact entre eux sinon le regard et la parole. Il se tenait maintenant les deux mains appuyées sur le rebord du bureau, juste derrière lui.

Rien de plus bizarre aurais pu sortir de la bouche de Big daddy. Enfin oui, mais non. 

En tout cas, cette démonstration d'amabilité secoua la petite, non pas qu'elle ne fut pas déjà secoué mais la vitesse de parole et sa spontanéité la souleva et la déposa à un endroit sans équilibre. Elle hocha la tête plusieurs fois, puis, elle s'en fu.

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